| ©Ruth Herzberg
La rentrée est là !
Après un temps de vacances, après l’été, parti ou pas, chacun de nous se retrouve à redémarrer une année marquée par le rythme scolaire.
Nouvelle année. Nouvelles perspectives. Nouveaux projets. Accompagnés d’une impression de bilan comme à chaque repère temporel et comme un questionnement rituel : Ce « j’en étais où l’an passé à la même époque ? » et de pouvoir observer le chemin parcourus. Celui prévu, imprévu ou imaginaire.
Il y a des années de calme ou des années de troubles. Puis il y a des années d’accomplissements et des années de réalisations.
A l’image de ce temps saisonnier de l’engrangement des récoltes, cette année sera pour moi marquée de l’incarnation de différents projets initiés il y a longtemps pour certains, moins pour d’autres… c’est maintenant et pas avant, ni après. Ce n’est pas arrivé lorsque j’avais imaginé que ça arriverait, mais j’ai imaginé et souhaité que cela arrive.
Ainsi parmi ces projets concrétisés, j’ai obtenu un diplôme d’état de Médiatrice Familiale en décembre 2016, après une formation à l’Institut Catholique de Paris.
Et aujourd’hui, j’intègre l’équipe de l’UDAF 94 (Union Départementale des Affaires Familiales du Val de Marne) où j’assure, deux jours par semaine, des entretiens de médiation dans différents lieux institutionnels du Val de Marne ainsi qu’une permanence auprès du greffe des Affaires Familiales TGI de Créteil.
Et alors même que s’accomplit cela, de nouveaux projets émergent, poussent et demandent à s’incarner eux aussi !
Incarnation : De quoi parlons nous ?
Le dictionnaire précise :
Action de s’incarner, de prendre une forme humaine ou animale. (Empr. au lat. eccl.incarnatio)Action de prendre un corps et spécialement en parlant du Christ « action de revêtir la forme humaine ». Résultat de cette action; forme humaine ou animale qui représente la divinité.
Manifestation extérieure, visible, d’une notion abstraite : « Cet homme est l’incarnation du mal ».
Fait, pour un acteur, de s’identifier au personnage qu’il interprète : « Incarner un personnage ».
On comprend alors comment la psychologie l’utilise comme étant la représentation concrète d’une idée ou d’une chose abstraite. Il s’agit de faire prendre forme et corps à un besoin, un désir. Et de faire l’expérience du sentiment d’identité ressenti dans le corps.
Attention de ne pas confondre l’incarnation avec la « réincarnation » définit comme : « Un processus de survivance après la mort par lequel un certain principe immatériel et individuel (« âme », « substance vitale », « conscience individuelle », « énergie », voire « esprit ») accomplirait des passages de vies successives dans différents corps (humains, animaux ou végétaux, selon les théories). À la mort du corps physique, l’« âme » quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps ».
Car au contraire de la réincarnation qui est un élément extérieur qui cherche un corps pour prendre forme, l’incarnation au sens psychologique du terme est un élément interne (son soi profond qui s’exprime sous forme de pensées, désirs…) qui cherche à prendre forme concrètement (au sens symbolique de « prendre corps »).
Processus d’incarnation…
Avoir un projet, un désir est une chose (déjà pas forcément évidente). L’incarner en est une autre. C’est un processus : de la conception, gestation, au mouvement, des obstacles à passer et enfin, à l’accomplissement (pas toujours celui imaginé initialement). C’est comme une naissance.
Avoir un projet et l’incarner, c’est naître à nouveau. A chaque fois. Avec son lot de joies, de peines, d’incertitudes, d’inconnus, de doutes, d’espérance, de gratitude…
Et il est surprenant d’observer à postériori que chaque graine semée en soi, chaque désir ou projet trouve sa voie (voix) à son rythme, en son temps…
Garder contact avec ses désirs, ambitions, projets et faire confiance que l’énergie qu’on y met a un cap : l’incarnation. Mais comme une plante qui pousse, tout dépend du climat, du terreau et de l’environnement, cela peut ne pas prendre, pousser trop vite ou trop lentement, pousser droit ou tordu.
C’est le désir qui pousse. Le désir de réaliser le non-réalisé. Avec l’espoir. Car un désir sans espoir, sans confiance en la fertilité de la vie, a du mal à s’incarner pleinement.
En Analyse Psycho-Organique…
L’analyse psycho organique développe plusieurs concepts qui illustrent ces propos. Tous portés par l’aspect cyclique de la vie et par cette croyance que la vie est un chemin d’incarnation. Chemin où chacun cherche à réaliser le non-réalisé en soi, de soi, dans le monde.
La naissance et ses 5 étapes : A la fois concept et expérentiel les cinq phases de la naissance sont la conception, l’incarnation, le mouvement, le passage et la réunion. A l’image de la naissance réelle, cette naissance symbolique permet à la fois de travailler les contrats dans l’inconscient mais aussi est un outil d’orientation thérapeutique.
Les 5 pas vers le réel : Expérentiel généralement pratiqué en groupe qui propose au patient d’expérimenter symboliquement sa manière de franchir des étapes sur la base d’un projet concret.
Dans l’intimité d’une séance…
Un des aspects du métier de psychopraticien est de venir soutenir le désir de transformation et d’incarnation du patient. C’est, d’une certaine manière, aider le patient à souffler sur sa flamme intérieure, pour attiser le feu de son désir profond, de son élan de vie et y puiser l’énergie nécessaire à son incarnation.
C’est aussi porter un regard plein de présence bienveillante et de confiance que la transformation est possible.
Tous les patients n’arrivent pas toujours avec des désirs ou des projets définis. Certains sont inconscients et émergent au fil du processus. Mais tous viennent pour transformer quelque chose d’important pour eux qui va s’incarner dans leur vie.
Et parfois, c’est la surprise, pour eux comme pour le thérapeute, face à ce qui émerge. Car pour tous, ils n’auront pas tout à fait ce qu’ils sont venus chercher : L’idée qu’ils se sont faits de ce que leur vie devait être ou serait une fois leur projet réalisé peut être différente une fois incarnée dans le réel. Différente, peut être. Mais bien incarnée.
Et vous, quel choix d’incarnation pour cette année ?
Pour aller plus loin :
A lire…
L’analyse Psycho-Organique, les voies corporelles de la psychananlyse,
Editions L’Harmattatn, Etudes psychanalytiques, 2005
L’inscription corporelle de l’esprit, sciences cognitives et expérience humaine de Francisco Varela,
Editions du Seuil, Collection Points Essais, mars 2017
A écouter…
Corps et âmes de Eric Fiat
Les chemins de la philosophie – octobre 2015
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/corps-et-ame-par-eric-fiat
Et puisqu’on parle d’incarnation, je ne résiste pas à la tentation de vous suggérer de regarder/écouter cette version de la Passion selon Saint-Matthieu de J. S. Bach par l’orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Sir Simon Rattle dans une mise en scène de Peter Sellars
C’est absolument divin…
https://www.berliner-philharmoniker-recordings.com/rattle-sellars-matthaeus-passion.html
A voir…
Corps et âme, film hongrois de Ildiko Enyedi
Avec Alexandra Borbély, Morcsányi Géza
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=252479.html
Sur la médiation familiale …
A venir, sur mon site pro, une page consacrée à la médiation familiale.
Dans l’intervalle, je vous livre la définition officielle de la médiation familiale :
«La médiation familiale est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial, axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation, dans lequel un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision, le médiateur familial, favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution».
Quelques liens pour approfondir :
Service-Publique : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34355
FENAMEF : http://www.mediation-familiale.org/#!
APMF : https://www.apmf.fr/la-mediation-familiale/de-quoi-sagit-il/ |
